Delphes

Son histoire :

A partir du VII e s. av. J.-C., la ville dut son importance à l'oracle d'Apollon, qui se manifestait par l'intermédiaire de la Pythie: cette femme, assise sur un trépied installé au-dessus d'une crevasse d'où sortaient des vapeurs, rendait des oracles en termes incohérents ; les prédictions étaient ensuite «interprétées» par des prêtres et présentées sous la forme de conseils. Les chefs d'État comme les simples particuliers consultaient l'oracle, qui joua un rôle important dans les orientations politiques des cités grecques et de leurs colonies, dont il semble avoir favorisé l'expansion. Les origines du culte remontaient au moins à l'époque mycénienne, et Apollon, dieu olympien, ne put s'y établir qu'après avoir tué le dragon Python, souvenir d'une ancienne divinité chthonienne, préhellénique. Accrochée sur les flancs du Parnasse, dans un site d'une grande beauté, la zone cultuelle comprenait le sanctuaire principal d'Apollon Pythien
Les jeux Pythiques, célébrés tous les quatre ans, combinaient les épreuves athlétiques et les concours musicaux.
Delphes, qui était le siège d'une importante amphictyonie, vit son influence diminuer au IV e s. à la suite des guerres sacrées. Attaqué par les Celtes en 279 av. J.-C., dépouillé ensuite par Sylla, Néron et les empereurs chrétiens, le sanctuaire ne joua plus guère de rôle sous la domination romaine.


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A voir :

A 169 km d’Athènes et 15km d’ltéa. Delphes, considéré par les Grecs comme le nombril de la terre, eut un rayonnement religieux et moral considérable. Apollon, fils de Zeus, en choisissant cet emplacement avait du goût, car e site est grandiose : au flanc du mont Parnasse, le panorama s’étend sur une splendide vallée avec, à l’horizon, le golfe de Corinthe. Autrefois, le village de Delphes Couvrait entièrement le site, rendant les fouilles impossibles. C’est l’Ecole française d’archéologie d’Athènes qui, à la fin du siècle dernier, réussit à convaincre le gouvernement grec de déménager la ville, 500 m plus loin. Le Parlement français (eh oui!) finança le déplacement et la reconstruction des maisons à leur emplacement actuel. Pour ce qui est de la ville de Delphes moderne, ou plus précisément du village de Delphes, il suffit de retenir la formule désormais célèbre «Delphes is a pity » (ha, ha l) et vous comprendrez qu’elle n’offre aucun intérêt particulier: Hellas trois fois !
Le sanctuaire d’Apollon :
La Voie sacrée : large de 4 m environ, elles conservé son tracé initial. Sur son parcours se construisirent les monuments votifs et surtout les « trésors s édifiés parles villes pour y accueillir les offrandes de leurs citoyens. Les Cités grecques rivalisaient, bien sûr, en richesse et en audace architecturale, conscientes que les trésors marquaient le signe de leur puissance. Plutarque s’indigna, d’ailleurs, de cette débauche de luxe permise seulement grâce aux guerres et aux pillages.
Le trésor des Athéniens: édifié dans les années 490 av. J.-C., c’est l’un des rares monuments qui put être reconstitué. Ses sculptures sont au musée.
Avant d’aborder la montée vers le temple d’Apollon, jeter un oeil sur le mur de soutènement de la terrasse du temple. Il fut construit pour contenir l’énorme poussée du temple. Les pierres de forme polygonale sont une merveille de précision. En regardant bien, on remarque des inscriptions gravées sur les pierres ; ce sont pour la plupart des actes concernant des affranchissements d’esclaves.
Le temple d’Apollon: édifié au IV siècle av. J.-C. C’est là qu’officiait la pythie à qui l’on venait demander conseil pour entreprendre un voyage, préparer une guerre ou une expédition, un mariage, etc. Les Grecs criaient s pythie, pythie s; alors la pythie arrivait en mâchonnant des herbes hallucinogènes, d’où l’expression : «La pythie vient en mangeant».
Les pythies étaient choisies parmi les femmes de Delphes (elles avaient souvent autour de la cinquantaine), Il y en eut jusqu’à trois en même temps. Après avoir accompli quelques rites, la pythie buvait l’eau de la source sacrée, mâchait du laurier et entrait dans un état de enthousiasme » proche de la transe. Les oracles étaient directement inspirés par Apollon, et la pythie jouait en quelque sorte un rôle de médium. Elle s’asseyait pour officier sur un trépied. On s’assurait qu’Apollon était d’accord en aspergeant une chèvre d’eau froide. Si elle ne tressaillait pas de tout son corps, la pythie n’avait pas droit au trépied. Au début, elle était consultée une fois par an, puis une fois par mois (le septième jour) sauf les trois mois d’hiver, car Apollon partait en vacances sous des cieux plus cléments. Authentique! Enfin, elle se faisait payer pour ses consultations !
Les réponses de l’oracle étaient souvent ambiguës, elles pouvaient être interprétées dans les deux sens, ce qui satisfaisait tout le monde, Un gag! Crésus s’étant vu prédire qu’en menant une guerre contre les Perses il détruirait un grand royaume, il l’interpréta à son avantage et contribua en fait à la destruction du sien !
Le théâtre : date du IV siècle av. J.-C. Très bien conservé. Il contenait plus de 5 000 spectateurs. S’il n’y a pas trop de cars et de touristes pour boucher la vue, c’est d’en haut que l’on bénéficie du merveilleux panorama sur la vallée.
Le stade : encore un petit effort pour y arriver par un petit chemin à gauche du théâtre. Vue grandiose sur la montagne. Large de 26 m et long de 177,55 m. Il fut construit au 1110 siècle av. J.-C., mais les gradins en pierre du Parnasse datent des Romains, Il est superbement préservé et il ne manque plus que les 7000 supporters qui pouvaient l’occuper. A l’entrée, piliers d’un arc de triomphe romain. Remarquer les dalles avec deux rainures pour caler les pieds et qui indiquaient la ligne de départ. — Si vous désirez vous éloigner du site même, empruntez le chemin muletier dessiné sur le plan. Très agréable balade dans l’oliveraie. C’est en réalité, maintenant, une petite route qui mène jusqu’à Desfina.
Le musée: d’une richesse extraordinaire.
Salle de l’Omphalos: grande galerie de l’escalier. C’était la pierre sacrée de Delphes qui se trouvait dans la pièce de la pythie. La légende raconte qu’elle aurait marqué le centre du monde, à l’endroit précis où deux aigles, lâchés par Zeus aux deux extrémités de la terre, se seraient rencontrés. Ce fut Delphes. Vous y trouverez aussi des fragments de la frise du théâtre, armes et casques remarquables, petits bronzes.
Salle centrale (précédant le trésor de Siphnos) boucliers en bronze (V siècle av. J.-C.) et tête de griffon.
Dans la salle du trésor de Siphnos, voyez les reliefs qui l’ornaient (525 avant J.-C.) et le sphinx ailé des Naxiens. Belles scènes de bataille. Noter le lion croquant un soldat. A côté, à droite, une femme supplie son mari de ne pas combattre.
Salle des Kouroï: deux grands et superbes kouroï en marbre de Paros (VI siècle av. J.-C.), premiers chefs-d’oeuvre de la sculpture dorique.
Salle du Taureau située à droite de la salle des Kouroï. Salle des objets d’or et d’ivoire : l’une des plus intéressantes du musée. Nombreux bijoux en or, une statue de taureau faite de plaques d’argent montées sur un châssis en bois (oeuvre tout à fait unique en Grèce), des groupes en ivoire finement sculptés. Notamment, le Maître des Fauves du V siècle avant J.-C.
Salle des Athéniens : les reliefs et frises qui décoraient le trésor des Athéniens, dont la métope de la face nord: Héraclès domptant le cerf au pied d’airain et le lion de Némée.
Salle des Danseuses: on y trouve l’une des merveilles du musée : le groupe des Thyiades qui surmontait la colonne aux acanthes d’une hauteur de 11 m. Debussy s’en inspira pour les Danseuses de Delphes.
Salle de l’Aurige : le must ! L’Aurige (ou conducteur de char) faisait partie d’un groupe en bronze dont il est l’élément le plus complet (dans des vitrines, vous retrouverez des pattes de l’attelage, une queue, des rênes, etc.). Il aurait été exécuté en 474 av. J.-C. L’expression, l’attitude sont empreintes de noblesse et de simplicité tout à la fois. Sur le visage, on notera les cils impeccables et les yeux colorés. A remarquer la distance démesurée qui sépare les pieds de la ceinture. En effet, la statue était placée sur un char, si bien que la partie basse n’était pas visible.
Le sanctuaire d’Athéna (Marmaria): ce sont des ruines en contrebas du sanctuaire d’Apollon, sur la route d’Arachova, à droite.
L’ensemble est très ruiné, notamment l’ancien et le nouveau temple d’Athéna et les deux trésors. Seule la tholos, dont il subsiste, sur trois colonnes doriques, l’entablement et les métopes à relief, donne une idée des proportions harmonieuses et de l’exécution soignée des détails de l’édifice. Elle fut édifiée en 380 av. J.-C. Curieusement, on ne Sait pas à quoi elle était destinée.
Le gymnase : juste avant la tholos, on le remarque très bien de la route. C’est là que s’entraînaient les athlètes. On distingue encore bien la palestre affectée aux lutteurs et la piscine ronde.
Petit café avec terrasse pour se remettre des longues heures d’entraînement, à la sortie du gymnase.
En partant, ne manquez pas de rendre visite à la fontaine Castalie, juste à l’endroit où la route fait un coude. Grimpez une quarantaine de mètres. Ses eaux servaient aux purifications et lavages du temple d’Apollon. Fin 1992, elle était inaccessible pour cause d’éboulements.


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