Les douze travaux d'Hercule



Le nom d'Héraclès, ou plus précisément Hercule (en latin), est associé à la force, l'héroïsme et la somptuosité. Ce demi-dieu, qui est devenu un symbole étant donné que sa célébrité s'est répandue dans les coins du monde connu de l'époque, représente tout ce qui est surhumain et grandiose.

Il n'y avait d'exploit qui ne fut accompli par Hercule. Les problèmes qui survenaient dans les sociétés de la Grèce antique et même au-delà, ne pouvaient être résou que par un seul homme et il s'agissait toujours d'Héraclès. Il se battit avec des bandits, des monstres, des bataillons, des dieux, des éléments de la nature, des maladies et mème avec la mort et sortit vainqueur.

Le célèbre héros, qui était doté de qualité surnaturelles, mais aussi de faiblesses humaines, appartient à la génération des Persides. Il naquit à Thèbes, de l'union d'Amphitryon et d'Acmène. Mais son véritable père était Zeus, qui, profitant un soir de l'absence d'Amphitryon, prit l'apparence de ce dernier et dormit avec Alcmène.

Pour étudier la vie de ce grand héros, connu dans le monde entier, nous parlerons tout d'abord de son enfance, puis du demi-dieu, Héraclès, et enfin, nous verrons ses douze exploits les plus connus : le lion de Némée, l'Hydre de Lerne, la biche de Cérynie, le sanglier d'Erymanthe,les oiseaux du lac Stymphale, les écuries d'Augias, les chevaux de Diomède, le taureau de Crète, la ceinture de la reine Hippolyte, les bœufs de Géryon, les pommes d'or des Hesphérides et Cerbère, et nous terminerons notre éde sur la fin et l'apothéose d'Héraclès.




L'enfance d'Héraclès :

Cliquez pour agrandir l'imageLorsqu'il naquit, Héraclès ne vint pas seul au monde, mais accompagné de son frère jumeau Iphiclès, que le mythe fait apparaître comme le fils véritable d'Amphitryon, puisque sa conception aurait eu lieu le soir suivant, lors du retour de son père. La déesse Héra ne tarda pas à manifester sa jalousie envers le nouveau né, qui à l'âge de huit ans fit preuve de son origine divine. Un soir où Alcmène avait couché les jumeaux, Héra envoya dans leur berceau deux gigantesques serpents qui s'enroulèrent autour d'eux. Alors qu'lphiclès commença à pleurer, Héraclès sans se laisser envahir par la peur, saisit un serpent dans chaque main et les étrangla.
Durant l'adolescence, le demi-dieu était fort, turbulent, désobéissant et avait une croissance inhabituelle. A l'âge de dix huit ans, il avait déjà réalisé son premier exploit, en tuant le lion du Cithéron qui était si sauvage qu'il provoquait des dommages importants parmi les troupeaux, sans que personne ne puisse le supprimer.
Vers la même époque, tandis que ce grand et bel adolescent se promenait, il vit la route sur laquelle il s'engageait se diviser en deux. La première route était large et belle, mais elle se rétrécissait dans le fond. A l'entrée de cette route se trouvait une belle femme habillée de manière voyante. L'autre chemin était étroit, rempli d'épines, mais plus loin il s'élargissait et il se couvrait de fleurs. A son entrée se tenait une femme douce et posée, habillée de manière simple et distinguée.
—Qui êtes-vous? demanda Héraclès.
—Viens avec moi, lui dit la première, je te rendrai heureux. Mon nom est Cacia (=méchanceté).
—Suis-moi, lui dit la seconde. Tu gagneras l'estime, le respect et l'amour des hommes. Je m'appelle Aréti.
Après avoir réfléchi, Héraclès décida de suivre Aréti.


Héraclès, le demi-dieu :

Cliquez pour agrandir l'imageAu cours des années suivantes, la renommée d'Héraclès commença à se répandre partout et personne ne pouvait rivaliser avec lui en bravoure et en force.
Le roi de Thèbes, Créon, lui donna en mariage sa fille Mégara, afin de rendre honneur à sa vaillance. Mais il fut frappé de folie par la déesse Héra, qui était toujours prête à le tourmenter. Lors d'une de ses crises de folie, il tua les enfants qu'il avait eus avec Mégara. Lorsqu'il revint à lui et qu'il se rendit compte de ce qu'il avait fait, il voulut mettre fin à ses jours.
Il décida finalement de demander conseil à l'oracle de Delphes. L'oracle de la Pythie disait qu'afin de se purifier du meurtre de ses enfants, il devait se rendre à Argos et entrer au service de son cousin, le roi Eurysthée, durant douze ans. Sur l'ordre d'Eurysthée, Héraclès devait exécuter les exploits qui lui garantiraient le prix de l'immortalité et l'entrée à l'Olympe. Ainsi ce héros bien aimé se présenta devant le roi d'Argos, qui par animosité personnelle envers le héros, lui ordonna de le débarrasser de tous les dangereux monstres et de tous les phénomènes surnaturels de l'époque.
L'armement d'Héraclès comprenait le gourdin caractéristique qu'il fabriqua lui-même pour réaliser son premier exploit, l'épée qui lui fut donnée par Hermès, l'arc et les flèches, cadeau d'Apollon, tandis qu'Héphaïstos lui avait offert une cuirasse en or et Poséidon ses propres chevaux. On dit qu'Athéna avait ajouté à cela un péplum couvrant le torse d'Héphaïstos ou encore que ce serait elle qui aurait offert tous les cadeaux, à l'exception du gourdin.
Les exploits d'Héraclès sont innombrables et les récits les mentionnant sont infinis. Toutefois les plus connus sont ceux qui furent répertoriés sous le titre des "douze travaux d'Hercule" et furent réalisés sur les ordres de son cousin Eurysthée. En dehors de ceux-là, il en effectua bien d'autres encore, il organisa des campagnes et prit part à des batailles. Parmi les douze travaux, les six premiers se situent dans le Péloponnèse, tandis que les six autres sont dispersés dans le monde entier: de la Crète à Scythia et de la Thrace jusqu'au bout du monde et même jusqu'au monde inférieur.


Le lion de Némée :

Cliquez pour agrandir l'imageLe premier des travaux d'Héraclès consistait en un exploit surhumain, car le lion en dehors du fait qu'il ressemblait à une créature surnaturelle et qu'il avait dévoré des hommes et des troupeaux, avait élu demeure dans une grotte qui possédait deux sorties et il était donc invulnérable. Au début le héros le pourchassa en lui lançant des flèches, mais aucune n'atteignait sa cible. C'est alors qu'il pensa à obstruer l'une des deux sorties et à obliger le lion à entrer dans la grotte, à l'aide de son gourdin. Ceci fait, il l'attrapa, le serra fortement et grâce à ses forces surhumaines l'étouffa.
Héraclès dépouilla le lion, lui ôta sa peau et la revêtit. La tête de la bête devenant une sorte de casque. C'est avec cette peau de lion qu'Héraclès apparaît sur bien des représentations. C'est également ainsi vêtu que le roi Eurysthée l'aperçut et il s'enfuit prit d'effroi face à l'exploit insurmontable accompli par le héros.


L'Hydre de Lerne :

Cliquez pour agrandir l'imageLe monstre de Lerne causait toute une série de ravages sur les récoltes et parmi les troupeaux du pays. On raconte même que le simple souffle qui s'échappait des têtes de serpents était si mortel qu'il suffisait de s'en approcher pour être frappé par la mort. Héraclès parvint à la faire sortir de son nid en lui lançant des flèches enflammées. Lorsque le monstrueux serpent apparut, le héros commença à couper les têtes à l'aide d'une hache. En vain toutefois, puisque à la place de chaque tête tranchée en apparaissaient deux ! Au moment où il se battait, un crabe énorme, défenseur des lieux, envoyé par Héra, lui mordit le pied. Héraclès parvint à le tuer puis il demanda immédiatement l'aide de son neveu thébain Ioalos. Ioalos mit feu à la forêt voisine et alors qu'Héraclès coupait les têtes de l'Hydre de Lerne, lui-même brûlait les chairs tranchées à l'aide de torches enflamméées, afin d'éviter la repousse de nouvelles têtes. La tête centrale du monstre étant censée être immortelle, une fois coupée elle fut enterrée et pétrifiée à l'aide d'un rocher gigantesque. Le sang de l'Hydre de Lerne était rempli d'un puissant poison dans lequel le héros trempa ses flèches afin de les rendre mortelles. L'énorme crabe (cancer) monta vers les cieux et prit lui aussi la place que lui donna Héra dans le cycle du zodiaque, à côté du lion.


La biche de Cérynie :

Cliquez pour agrandir l'imageLa tâche suivante confiée par Eurysthée à Héraclès, consistait à capturer une biche aux cornes d'or et à la lui ramener vivante à Mycènes. Cette biche se cachait sur le mont Cérynie, en Arcadie, elle avait l'autorisation par Artémis elle-même de paître dans toute la région d'Arcadie et même sur les montagnes de la déesse, à proximité d'Argos. La "biche de Cérynie" était une biche aux cornes d'or dédiée à Artémis et le fait de la tuer ou même de la toucher était une marque d'irrespect. Il s'agissait d'un animal hors du commun, d'une créature sacrée inaccessible et très difficile à capturer. Héraclès la poursuivit durant une année entière, car il ne devait pas lui lancer de flèches. C'est donc avec elle qu'il traversa plusieurs pays, confronté chaque jour à des dangers mortels. Lorsqu'il réussit à la capturer, sur le chemin du retour il rencontra Apollon et Artémis. Les dieux furent irrités par l'acte qu'il avait commis. Mais Héraclès implora le pardon de la déesse et celle-ci le pardonna, car il avait ramené la biche vivante jusqu'à Mycènes.


Le sanglier d'Erymanthe :

Cliquez pour agrandir l'imageLe sanglier était un animal sauvage qui vivait sur le mont Erymanthe, montagne située dans le sud-ouest de l'Arcadie. Cet animal était si acharné qu'il détruisait les champs et personne ne pouvait l'approcher.
La quatrième tâche confiée par Eurysthée à Héraclès consistait à lui ramener vivant le sanglier d'Erymanthe jusqu'à Mycènes. Le héros erra en Arcadie et c'est dans le cadre de cette mission qu'il connut l'aventure qui l'opposa aux Centaures, lorsque ceux-ci se saoulèrent avec le vin de Dionysos.
Héraclès chassa le sanglier sur les sommets enneigés de l'Erymanthe, il le captura à l'aide d'un filet, puis le chargea sur son épaule. Lorsqu'il arriva au palais de Mycènes, Eurysthée fut si effrayé qu'il se cacha dans une jarre.


Les oiseaux du lac Stymphale :

Cliquez pour agrandir l'imageLes oiseaux du lac Stymphale étaient des aigles qui vivaient dans une forêt dense, au bord du lac Stymphale, en Arcadie. Il s'agissait d'oiseaux de proie aux ailes d'acier si aiguisées qu'elles leur servaient d'arme face à leurs ennemis.
Ces oiseaux étaient devenus un véritable fléau, car ils dévoraient tous les fruits et n'épargnaient aucune culture. Eurysthée ordonna donc à Héraclès de les exterminer. La tâche la plus difficile consistait à faire sortir les oiseaux de la forêt qui éétait très touffue. Mais la déesse Athéna lui fit don de castagnettes en bronze (réalisées par Héphaïstos), dont le bruit effraya les oiseaux et le héros parvint ainsi à les tuer à l'aide de ses flèches. Ceux qui survécurent eurent si peur qu'ils s'envolèrent très loin et ne réapparurent jamais.


Les écuries d'Augias :

Cliquez pour agrandir l'imageAugias, fils d'Hélios, régnait en Elide, dans le Péloponnèse. Il possédait un nombre important de troupeaux mais, en négligeant de nettoyer le fumier qui s'amoncelait dans les écuries, il avait créé deux problèmes importants dans son pays : d'une part, il avait rendu la terre infertile en la privant de cet engrais et d'autre part, le fumier qui s'était accumulé risquait de contaminer l'ensemble du pays. Au sujet de ce mythe, on raconte qu'en dehors d'Eurysthée qui avait ordonné au demi-dieu de nettoyer les écuries, pensant ainsi le vexer en lui confiant cette tâche humiliante, Héraclès avait également pour employeur Augias, qui promit de lui offrir une partie de son royaume (ou le dixième de ses troupeaux), s'il parvenait à accomplir sa tâche en une journée. Le héros considéra le problème de manière très intelligente. Après avoir ouvert un passage dans les fondations de l'écurie, il parvint à dériver dans cette direction le lit des deux rivières, Pénée et Alphée, dont le cours débarrassa en un jour les écuries du fumier, qui fut répandu dans toute la plaine d'Elide. On dit que finalement Augias ne tint pas sa promesse, ce qui engendra par la suite un conflit entre les deux hommes. Eurysthée accusa également le héros de ne pas avoir accompli uniquement la tâche qu'il lui avait confiée, mais d'avoir également suivi les consignes d'Augias.


Les chevaux de Diomède :

Cliquez pour agrandir l'imageDiomède, roi de Thrace, possédait des chevaux anthropophages qui se nourrissaient de la chair des passants malchanceux.
Eurysthée ordonna à Hévraclès de lui ramener à Mycènes ces dangereux chevaux. Héraclès parvint à exécuter cet ordre en donnant pour nourriture aux animaux, Diomède lui-même. On raconte qu'à partir de ce jour les chevaux s'apaisèrent et suivirent le héros en lui obéissant.
On note un événement important durant ce voyage du demi-dieu. Il s'agit de la halte qu'il effectua à Phérès pour la cérémonie nuptiale de son ami Admète et de sa bien aimée Alceste. Ce jour-là Thanatos venait d'arriver afin d'emmener Admète, qui ne pouvait être sauvé que si une personne de sa famille acceptait de mourir à sa place. Parmi son entourage, seule sa jeune épouse accepta d'offrir sa vie et le palais de Phérès s'emplit donc de pleurs et de consternation. Dès qu'Héraclès en fut informé, il suivit le cortège funèbre, rattrapa Thanatos avec lequel il se battit en duel et parvint ainsi à sauver Alceste.


Le taureau de Crète :

Le taureau de Crète était un animal remarquable qui apparut dans le flot des vagues, un jour où Minos avait promis à Poséidon qu'il lui sacrifierait tout ce qui émergerait de la mer. Ce taureau était cependant si beau que Minos n'eut pas le courage de le sacrifier. Il l'envoya alors rejoindre ses troupeaux, et en sacrifia un autre à sa place. Pour se venger, Poséidon provoqua l'animal avec un acharnement tel que des flammes s'échappaient du museau de celui-ci. Eurysthée ordonna à Héraclès de le lui ramener vivant. Il demanda l'aide de Minos, mais ce dernier l'autorisa juste à le capturer. Le héros parvint finalement à l'attraper vivant et il retourna en Argolide sur l'échine de l'animal qui nageait. Finalement, le sacrifice destiné à Héra, qu'Eurysthée avait prévu de faire ayant été refusé par la déesse, le taureau fut remis en liberté. Il traversa l'isthme de Corinthe et arriva en Attique.


La ceinture de la reine Hippolyte :

Cliquez pour agrandir l'imageA une époque où Admètè, la fille d'Eurysthée, désirait posséder la ceinture d'Hippolyte, la reine des Amazones, Héraclès reçut l'ordre de partir pour ce pays afin d'y exécuter sa mission. Il appareilla donc un bateau avec de nombreux volontaires qui étaient tous des héros de premier rang avec parmi eux, Thésée et Télamon, le héros des habitants de Salamine et d'Egine. De nombreuses légendes racontent que tous les argonautes prirent part à cette expédition.
Les Amazones étaient un peuple guerrier composé uniquement de femmes. Des enfants qu'elles mettaient au monde, elles ne laissaient vivre que les filles, auxquelles, dès le plus jeune âge, elles coupaient le sein droit afin qu'elles ne soient pas gênées lors du tir à l'arc. Elles étaient des cavalières exemplaires et de dangereuses guerrières. Leur reine, Hippolyte, portait comme signe de reconnaissance une ceinture rare ornée de pierres précieuses, qui était un présent de son père, le dieu Arès.
Après de multiples péripéties, les héros, accompagnés d'Héraclès, arrivèrent dans le pays des Amazones. Au début Hippolyte accepta de remettre sa ceinture à Héraclès, mais Héra se déguisa en Amazone et créa la confusion entre les amis du héros et les Amazones, avec pour conséquence de créer une guerre. Lors de ces événements, Héraclès tua Hippolyte pensant qu'elle l'avait trahi et il s'empara ainsi de la ceinture. Selon une autre légende, les hostilités commencèrent dès que les héros débarquèrent et la ceinture fut remise en échange de la liberté de Mélanippe, une Amazone qui était peut-être la soeur d'Hippolyte et qui avait été faite prisonnière.


Les bœufs de Géryon :

Cliquez pour agrandir l'imageL'ordre reçu par le demi-dieu de ramener à Mycènes les boeufs de Géryon, l'obligea à atteindre le pays du couchant, en allant jusqu'à l'île d'Erythie. Là-bas, le monstre Géryon, fils de Chrysaor, possédait de grands troupeaux que gardait son berger Eurytion et son chien à deux têtes Orthros, frère des autres monstres, du Cerbère, du lion de Némée et de l'Hydre de Lerne. Géryon signifie "grande gueule". Lorsqu'il criait, sa voix ressemblait à celle de milliers de guerriers criant tous ensemble. A partir de la taille, il possédait trois troncs, soit six mains et trois têtes. On dit également qu'il avait des ailes.
Héraclès rencontra de nombreuses difficultés à atteindre le pays du couchant, car il devait traverser l'Océan. Suite à des pressions et des menaces, Hélios accepta de lui prêter sa coupe en or afin de le faire traverser. Dès qu'il arriva à Erythie, il tua de son gourdin Orthros qui se jeta sur lui ainsi qu'Eurytion. Il s'empara ensuite des précieux boeufs et partit.
Il existe de nombreux récits concernant les prouesses accomplies par Héraclès durant son voyage de retour. On raconte que sur son chemin, il tua un grand nombre de monstres et de bandits qui infestaient la Libye et les côtes d'Afrique et qu'en souvenir de son passage à Tartisso, deux colonnes furent érigées (les célèbres colonnes d'Hercule), de part et d'autre de l'actuel détroit de Gibraltar, où l'Europe se sépare du continent africain. Avant d'arriver à destination, le troupeau connut de nombreuses aventures, comme par exemple une crise de folie qui s'empara des bêtes lorsqu'elles furent piquées par des mouches envoyées par Héra. Finalement, une partie des boeufs resta à l'état sauvage, tandis qu'Héraclès parvint à en ramener la plupart à Mycènes, où Eurysthée les sacrifia à la déesse Héra.


Les pommes d'or des Hesphérides :

Cliquez pour agrandir l'imageTrès loin, à l'ouest de la Libye et peut-être même au pied du mont Atlas, se trouvait le jardin des Hespérides dont les arbres donnaient des pommes d'or. Ces précieuses pommes étaient souvent dérobées par les filles d'Atlas. Héra en confia donc la garde à un monstre immortel à cent têtes, ainsi qu'à trois nymphes des Hespérides.
Avant de se mettre en route pour ce nouvel exploit, Héraclès se renseigna sur la destination qu'il devait prendre. Bien que Nérée lui ait indiqué le chemin qui menait au pays des Hespérides, il traversa toutes sortes de péripéties avant d'y arriver.
L'une d'entre elles le vit se battre avec le géant Antée. Cette lutte ne fut pas si facile, car alors que le demi-dieu se battait avec le géant, ce dernier s'appuyait en permanence sur la Terre, reprenant ainsi des forces de sa mère Gaia. S'en apercevant, Héraclès fit un effort surhumain afin de le soulever sur ses épaules, de manière à ce qu'il perde le contact avec la Terre et il parvint ainsi à le serrer fortement en l'air et à l'étouffer.
Durant ce même voyage, parmi diverses pérégrinations, il libéra Prométhée, l'auteur de l'humanité que Zeus avait condamné à rester enchaîné sur les sommets du Caucase, car il avait donné le feu aux hommes, présent qui était réservé aux dieux. Là, tous les soirs, au crépuscule, un gypaète déchirait les entrailles du Titan et lui dévorait le foie qui se reconstituait durant la nuit. Héraclès tua d'une flèche le gypaète et délivra Prométhée de ses chaînes. Ce dernier, par reconnaissance lui conseilla de ne pas couper lui-même les pommes des Hespérides, mais de demander à Atlas de lui accorder cette grâce.
Le géant Atlas, portait Ouranos (le ciel) sur ses épaules. Le héros lui proposa de le soulager un peu du poids d'Ouranos s'il consentait à aller lui prendre trois pommes dans le jardin des Hespérides. Atlas déroba les trois pommes, mais il déclara ensuite qu'il ne voulait pas reprendre Ouranos sur ses épaules et qu'il irait donc lui-même apporter les fruits précieux à Eurysthée. Le demi-dieu fit alors une fois de plus preuve de ruse et demanda à Atlas de tenir un court instant la voûte céleste afin qu'il puisse mettre sur ses épaules un coussin étant donné qu'il n'était pas habitué à un tel poids. Atlas, sans se douter de rien, reprit Ouranos, tandis qu'Héraclès s'emparait des pommes que le géant avait posées sur le sol et s'enfuyait aussi vite que possible.
Eurysthée fit donc l'acquisition de pommes en or, mais il ne savait quoi en faire. Il les offrit donc à Athéna qui les ramena dans leur pays d'origine, car elles ne devaient se trouver nulle part ailleurs que dans le jardin divin.


Cerbère :

Cliquez pour agrandir l'imageCet exploit d'Héraclès ne ressemble pas aux autres car il est lié à la violation d'un territoire sacré, qui constitue en même temps la transgression des lois de la nature. Eurysthée voulut acquérir le chien de garde d'Hadès. Seul Héraclès, qui dépassait de très loin les dimensions humaines, pouvait s'aventurer dans le monde inférieur tout en étant en vie et en ramener son gardien.
Avant de s'engager dans cette mission, il s'initia aux Mystères d'Eleusis, par respect pour les seigneurs des ténèbres et les morts. Au cours de ce voyage, il fut aidé par Athéna et principalement par Hermès. Il s'introduisit dans le Monde Inférieur par un passage qui existait au cap Ténare. Il rencontra de nombreux personnages connus. Lorsqu'il chercha à en combattre certains à l'aide de sa lance, Hermès lui indiqua qu'il s'agissait uniquement d'ombres. Le seigneur du monde des Enfers autorisa le héros à emmener Cerbère, à la condition qu'il parvienne à maîtriser l'animal sans aucune arme, avec simplement son armure et sa peau de lion. Héraclès se battit donc avec Cerbère en le serrant avec force, en dépit des piqûres qu'il lui causait avec sa queue, jusqu'à le faire céder. Lorsqu'il le ramena à Mycènes, Eurysthée fut si effrayé qu'il se cacha dans la jarre et ne sachant que faire du chien, il le ramena dans le Monde des enfers auquel il appartenait.


La fin et l'apothéose d'Héraclès :

Cliquez pour agrandir l'imageHéraclès accomplit bien d'autres exploits et prouesses. Il déclencha des batailles, mena des guerres et extermina des bandits et des monstres de l'époque. Il existe de nombreuses légendes et récits les racontant.
La fin du mythe est cependant liée à son mariage avec Déjanire qu'il décida d'épouser lors de son voyage dans le Monde Inférieur, lorsqu'il rencontra le frère de celle-ci, Méléagre, et lui en fit la promesse. L'accord passé entre les deux hommes dans un lieu tel que les Enfers joua un rôle décisif. Au cours de l'un de leurs voyages, le héros et son épouse Déjanire devaient traverser le fleuve Evénos, où habitait le centaure Nessus qui exerçait la fonction de passeur. Nessus fit d'abord traverser Héraclès, puis regagna l'autre rive pour prendre Déjanire. C'est alors qu'il essaya de la violer, et entendant ses cris l'appelant à l'aide, Héraclès lança une flèche dans le coeur de Nessus depuis l'autre berge. Pour se venger, le centaure confia à Déjanire qu'il maintiendrait toujours Héraclès auprès d'elle, mais qu'au cas où elle craigne de le perdre, elle devrait alors fabriquer un philtre d'amour à partir du sang de sa plaie. Crédule, Déjanire recueillit le sang de Nessus et l'emporta.
Plus tard, lorsqu'après sa victoire contre Eurytos pour la souveraineté de l'Oechalie, Héraclès voulut construire un autel dédié à Zeus afin de lui offrir un sacrifice, il envoya son compagnon Lichas réclamer à Déjanire une tunique propre pour la cérémonie. Craignant alors qu'Héraclès ne se désintéresse d'elle, en compagnie d'Iole (la fille d'Eurytos), dont il avait fait sa maitresse, Déjanire trempa la tunique dans le sang de Nessus.
Le héros la revêtit et débuta la cérémonie du sacrifice. Mais le sang empoisonné du centaure commença à lui brûler la peau. La douleur était insupportable. Lorsqu'il essayait d'enlever la tunique, ses chairs se décollaient en même temps. Il ordonna donc qu'on le ramène auprès de son épouse.
Lorsque Déjanire réalisa la gravité de son acte, elle se suicida. Héraclès confia alors à Iole son fils Hyllos, auquel il fit promettre d'épouser Iole lorsqu'il serait plus grand, puis il monta sur le mont Oeta où il ramassa des branchages et il donna l'ordre que l'on y mette feu. Personne ne lui obéit. Seul Philoctète accepta finalement de le délivrer de ses souffrances. Le héros lui fit don de son arc et de ses flèches trempées dans le poison de l'Hydre de Lerne.
Lorsque le bûcher s'enflamma, dans les éclairs et le tonnerre, un nuage emporta Héraclès et l'emmena vers les cieux. Il gagna ainsi l'immortalité et monta sur l'Olympe où il épousa Hébé, la déesse de la jeunesse éternelle.