Les autres héros



Nous trouvons aussi d'autres héros très importants pour les Grecs, que nous avons tenus à vous présenter : Persée, Bellérophon, Dédale et Icare, Orphée, Phaéton, et la famille des Atrides, ainsi que les enfants d'Atrée.




Persée :

Cliquez pour agrandir l'imagePersée, fils de Zeus et de Danaé est l'un des héros d'Argos. Un jour, Acrisios, son grand-père interrogea l'oracle afin de savoir si il engendrerait des fils. L'oracle lui répondit que sa fille Danaé mettrait au monde un fils qui le tuerait. Afin d'empêcher la réalisation de ce présage, Acrisios enferma Danaé dans une grotte souterraine aux murs de bronze. Toutefois, Zeus parvint à s'introduire par une fente de la grotte, après s'être transformé en une pluie dorée, et à s'unir avec la belle Danaé. Celle-ci mit au monde un fils qu'elle réussit à élever en secret durant plusieurs mois. Lorsqu'il s'en aperçut, Acrisios ne voulut pas croire à la participation de Zeus et il tua donc la nourrice de Danaé (qu'il pensait complice) puis il enferma sa fille et son petit-fils dans un coffre en bois et il les jeta dans la mer.
Les flots rejetèrent le coffre sur les rivages de l'île de Sériphos où le pêcheur Dictys, frère de Polydectès le tyran de l'île, le recueillit. Dictys leur accorda l'hospitalité et Persée grandit dans sa demeure jusqu'à ce qu'il devienne un vaillant jeune homme doté de toutes les grâces. Polydectès s'éprit de Danaé mais il ne parvenait pas à la rencontrer, car Persée surveillait bien sa mère et le roi n'osait pas insister. Un jour, alors qu'il avait invité le jeune homme à un dîner en compagnie d'autres amis, il leur demanda quel cadeau ces derniers lui offriraient si cela était nécessaire. Tous répondirent d'une voix qu'un cheval serait un cadeau digne d'un roi. Seul Persée répliqua que si il le fallait il lui apporterait même la tête de la Gorgone. Polydectès le prit au mot et demanda à Persée de lui rapporter la tête de la Gorgone car sinon il forcerait Danaé à s'unir avec lui. Persée se mit donc en route afin de trouver la Gorgone et de la décapiter.
Athéna et Hermès aidèrent Persée à réaliser son exploit. Avec ruse, il trouva les nymphes qui lui prêtèrent les sandales ailées, un sac et le casque d'Hadès rendant invisible, tandis qu'Hermès l'armait d'une faucille bien aiguisée. Lorsqu'il arriva chez les Gorgones, il les trouva en train de dormir. Avec ses sandales ailées, Persée vola très haut et il décapita la Méduse en apercevant son reflet dans le bouclier en bronze tenu par Athéna, et évitant ainsi d'être pétrifié s'il la regardait. Lorsque le héros lui trancha la tête, de son cou jaillirent Pégase et le géant Chrysaor. Il enfouit la tête dans son sac et prit le chemin du retour. Les deux sœurs de la Méduse le poursuivirent en vain. Persée était invisible, car il portait le casque d'Hadès.
Sur le chemin du retour Persée rencontra la belle Andromède qu'il délivra de ses liens et la fit ainsi échapper au danger d'être dévorée par un monstre marin. Les parents d'Andromède acceptèrent que leur fille se marie avec son sauveur, mais un de ses oncles, Phinée, qui avait prévu de l'épouser, commença à fomenter un complot contre Persée. Lorsque le héros s'en aperçut, il brandit à Phinée et à ses complices la tête de la Méduse et ils se transformèrent en statues de pierre.
Il se vengea de la même façon de Polydectès lorsqu'il rentra à Sériphos et fut mis au courant de la pression que celui-ci avait exercée sur Danaé. Une fois que Polydectès et ses amis furent transformés en statue, Persée confia le pouvoir à Dictys, son père adoptif, et il emmena Andromède afin de rentrer à Argos, sa patrie, et de rencontrer son grand-père. Mais Acrisios s'enfuit par peur du présage lorsqu'il fut informé de la venue de son petit-fils. Il ne put toutefois échapper à son destin. En effet, lors des jeux organisés par Tentamède à Larissa auxquels Persée participa, Acrisios était présent en tant que spectateur. Le disque lancé par son petit-fils sortit un instant de sa trajectoire, le frappa et il mourut. En découvrant l'identité de sa victime, Persée fut envahi par la désolation et il l'enterra avec tous les honneurs.


Bellérophon :

Cliquez pour agrandir l'imageBellérophon était le fils de Poséidon, mais parmi les hommes c'est Glaucos, fils de Sisyphe et originaire du royaume de Corinthe, qui est considéré comme son père. Sa mère était Eurynomé, fille du roi Nisos de Mégare. Ce héros fut appelé ainsi en raison du meurtre d'un tyran de Corinthe, Belléros, qui eut lieu par pure coïncidence. (Bellérophon = l'assassin de Belléros).
Après ce meurtre, il fut obligé de quitter Corinthe et d'aller à Tirynthe chez le roi Proétos afin de se racheter. Durant son séjour là-bas, Antéia, l'épouse de Proétos s'éprit de ce beau jeune homme qui, par respect pour l'hospitalité de son mari, refusa ses avances. Antéia accusa alors Bellérophon d'avoir tenté de la violer et elle lui demanda de tuer le cavalier de Pégase.
Ainsi, Proétos décida d'envoyer Bellérophon à Lycie, chez son beau-père Iobatès, car il ne voulait pas, par respect pour les lois sacrées de l'hospitalité le tuer de ses propres mains. Iobatès accueillit Bellérophon par une fête et il l'abrita durant neuf jours pendant lesquels il sacrifia neuf taureaux en son honneur, puis le dixième jour il ouvrit la lettre de son beau-fils. En prenant connaissance de la volonté de Proétos lui infligeant la tâche de tuer Bellérophon, Iobatès pensa à demander à ce dernier d'exécuter la chimère, ce terrible animal, qui avait été élevé par le roi de Carie, Amisodaris. Bellérophon accepta de relever le défi qui lui était demandé par Iobatès. La plus grande difficulté de cette tâche constituait à éviter les flammes que crachait la chimère à une grande distance. Toutefois Pégase apporta ici son aide précieuse en volant très haut, permettant ainsi au héros de lancer ses flèches sur la chimère, de la distance qu'il souhaitait.
Après l'exécution de la chimère, Iobatès envoya Bellérophon combattre le peuple des Solymes qui étaient des guerriers sauvages. Lorsque le héros réussit à vaincre les Solymes, il reçut l'ordre de se battre contre les Amazones. Ce combat se solda une fois encore par la victoire. Finalement, ne sachant que faire pour le tuer, Iobatès forma une équipe d'hommes de mérite qui lui tendirent une embuscade afin de le tuer. Bellérophon les anéantit eux aussi. Le roi de Lycie fut alors convaincu de l'origine divine de ce héros, il lui révéla la vérité sur la tâche que lui avait confiée Proétos et par respect et admiration il le garda auprès de lui, en fit son gendre et lui céda par la suite son royaume. De son union avec Philonoé, la fille de Iobatès, Bellérophon eut deux fils, Isandros et Hippolochos et une fille, Laodamie. Hippolochos engendra Glaucos et Laodamie mit au monde Sarpédon qui commandèrent l'armée des Lyciens durant la guerre de Troie. Les deux petits- fils de Bellérophon se distinguaient parmi les héros de Troie, comme le mentionne Homère dans l'Iliade. Cela constitue l'un des éléments supplémentaires révélant l'origine grecque commune des guerriers achéens et troyens.
En ce qui concerne la fin de Bellérophon, on raconte que bien plus tard, par vanité, il voulut gagner l'Olympe avec son cheval ailé Pégase, afin de voir la demeure de Zeus ou même de prendre part au conseil des dieux. Zeus fut prit de colère face à une telle vanité et sur ses ordres, le cheval divin désarçonna son cavalier et le tua. Pégase retourna à Olympe où il appartenait. Il apportait la foudre à Zeus et servait la déesse Eos (Aurore) qui déterminait le lever du jour. A Corinthe et à Lycie, Bellérophon fut honoré comme un héros et dans l'Iliade Homère fait référence aux relations amicales qu'il entretenait avec Enée, le roi de Calydon.


Dédale et Icare :

Cliquez pour agrandir l'imageDédale, artisan athénien, descendait de la famille royale de Cécrops, le premier roi d'Athènes. Il s'agissait d'un artiste hors pair: sculpteur, architecte et également inventeur pionnier de son époque. Un jour cet artisan talentueux commit un crime, par jalousie pour son neveu et élève, Talos. Talos, qui laissait présumer de ses talents futurs, inventa un jour la scie, en observant la manière dont un serpent se servait de sa mâchoire. Dédale, aveuglé par la jalousie le précipita de l'Acropole. Lorsque son crime fut découvert, l'Aréopage le condamna à l'exil.
Dédale se retrouva donc auprès de Minos, en Crète, où il réalisa entre autre le célèbre labyrinthe, un palais dont les couloirs étaient si compliqués que personne ne pouvait s'y orienter. C'est là que Minos enferma le Minotaure.
Durant son séjour là-bas, Dédale engendra un fils, Icare, avec une esclave du palais appelée Naucrate.
Lorsque Thésée arriva en Crète avec pour objectif de tuer le Minotaure, Dédale suggéra à Ariane de montrer au héros comment entrer et sortir du labyrinthe. Lorsque Minos l'apprit, sa colère fut telle qu'il enferma l'artisan et son fils dans le labyrinthe. Dans sa prison, Dédale ne cessait de réfléchir à la manière dont il pourrait s'enfuir loin de la Crète. Jusqu'au jour où il conçut des ailes, il les colla avec de la cire et les adapta à leurs épaules.
Le père et le fils prirent donc leur envol. Mais le jeune Icare ne suivit pas les recommandations de son père. Ce dernier lui avait indiqué de ne pas voler à basse altitude afin que ses ailes ne soient pas mouillées par les vagues et de ne pas non plus voler trop haut afin qu'elles ne soient pas chauffées par le soleil. Mais par arrogance, Icare s'éleva toujours plus haut si bien que le soleil fit fondre la cire qui soudait ses ailes, il tomba dans la mer qui dès lors s'appela Mer d'Icare. Son corps fut retrouvé sur les rivages de l'île qui fut elle aussi appelée Icarie et c'est là qu'Héraclès le trouva et l'enterra.


Orphée :

Cliquez pour agrandir l'imageOrphée, originaire de Thrace, l'un des protagonistes de l'expédition des Argonautes est également l'acteur central d'un mythe si symbolique (présentant de nombreux éléments de théologie), qu'il ne peut être comparé à aucun autre de son époque. Fils d'Oeagre et probablement de la muse Calliope, il était un musicien, poète et chanteur doué qui, en dehors de ses prouesses à la lyre, est également considéré comme l'inventeur de la guitare.
Le mythe le plus célèbre concernant Orphée est celui de sa descente dans le monde des Enfers par amour pour sa femme Eurydice et qui se déroule de la manière suivante : Un jour, Eurydice, une superbe nymphe des bois, en essayant d'échapper aux avances d'Aristée qui la poursuivait sur les rives d'une rivière, marcha sur un serpent empoisonné. Le serpent la piqua et elle mourut. Alors, inconsolable, Orphée descendit aux Enfers avec pour but de la ramener à la vie. Sa musique enchanta le monde inférieur et tous les condamnés oublièrent leurs souffrances et leur punition. Sisyphe, Tantale, les Danaïdes et les autres s'interrompirent dans l'accomplissement de leur peine afin d'apprécier la musique divine. Hadès et Perséphone acceptèrent finalement lui rendre sa femme tant adorée, à une condition : durant son trajet de retour sur terre, il ne devait pas se retourner pour la regarder avant d'être totalement sorti du royaume des Enfers. Un peu avant d'arriver à la lumière du jour, il était tenaillé par les doutes, ne sachant pas si l'ombre de son épouse le suivait. A un instant, il se retourna afin de constater si les dieux du monde inférieur l'avaient trompé. Cela fut fatal : Eurydice mourut donc pour toujours et Hadès se montra inflexible face aux prières d'Orphée.
A partir de ce point, les récits concernant l'époux inconsolable sont multiples. On raconte qu'il renonça aux tentations, refusa de se marier et que durant trois années il dédaigna l'amour des femmes.
Les légendes indiquent que ses seules fréquentations se limitaient aux garçons de Thrace auxquels il enseignait la “vie orphique”, la frugalité et l'initiation à la musique et à ses expériences du monde des Enfers.
En ce qui concerne sa fin, on raconte qu'après avoir eu des relations répétées avec des hommes, il fut la victime de la fureur vengeresse des femmes qu'il avait dédaignées après la mort d'Eurydice. Armées de pierres et de lances elles se jetèrent sur lui et le mirent en pièce, un jour où elle le trouvèrent désarmé, ne portant que sa lyre.
Les muses l'enterrèrent et le pleurèrent et la légende raconte que même les éléments de la nature se pâmèrent d'admiration en écoutant sa chanson divine.


Phaéton :

On dispose de nombreux récits sur Phaéton, fils d'Hélios. Certains prétendent qu'il était le fils d'Eos (Aurore) et de Céphale tandis que la version dominante affirme qu'il était le fils d'Hélios et de l'Océanide Clyméné et qu'il aurait été élevé par sa mère, sans que son père ne soupçonne son existence. Lorsque Phaéton entra dans l'adolescence son origine fut dévoilée au père comme au fils. L'adolescent demanda alors comme preuve de son origine que son père le laisse conduire son char. Au début, Hélios refusa mais il céda ensuite en lui donnant de nombreux conseils et consignes.
Phaéton suivit le chemin qu'Hélios effectuait chaque jour, mais lorsqu'il fut relativement haut, il fut prit de vertiges et effrayé par les symboles du cycle zodiaque il changea de destination. Par la suite, il conduisit le char en des mouvements saccadés, soit trop bas, risquant de mettre le feu à la terre, soit trop haut, risquant d'enflammer les étoiles. Afin de prévenir le danger, Zeus le foudroya et le précipita dans le fleuve Eridan où ses soeurs, les Héliades, le trouvèrent et l'enterrèrent avec tous les honneurs convenant aux morts.


La famille des Atrides :

Cliquez pour agrandir l'imageParallèlement au royaume des Labdacides, le royaume des Pélopides qui tenait son nom de Pélops, le fils de Tantale, occupa le devant de la scène des villes du Péloponnèse qui connurent une grande prospérité, comme Argos, Mycènes, Corinthe et d'autres régions. Les Atrides, que nous découvrirons ci-dessous, font partie des principales Pélopides.
De l'union de Pélops et d'Hippodamie naquirent Atrée, Thyeste, Plisthène, Pitthée (grand 4 père de Thésée) et Nicippé (mère d'Eurysthée, oncle d'Héraclès). Après la mort d'Eurysthée qui suc céda à son père Sthénélos, les Pélopides devinrent plus puissants et ils dominèrent Mycènes, Titynthe, Argos et Argolide.
On raconte qu'entre ses deux fils, Pélops préféra donner le sceptre du pouvoir à l'aîné, Atrée, et lorsque ce dernier mourut, ses enfants étant encore mineurs, il céda le pouvoir à son frère Thyeste. En tant que tuteur honnête, Thyeste l'aurait à son tour cédé à Agamemnon, le fils aîné de son frère et non à son propre fils. Il existe toutefois une autre version selon laquelle les Atrides étaient une génération maudite, en raison des faits que nous mentionnons ci-dessous.
Avant de régner en Argolide, Atrée et Thyeste furent exilés en Triphylie par Pélops, car ils avaient tué l'un de ses fils adoptifs, Chrysipos, craignant que leur père âgé, qui lui avait un faible, ne lui cède son trône. Dès que les deux frères arrivèrent en Triphylie, Thyeste, le second, eut l'idée de reconnaître en tant que roi, parmi les nobles de la région, celui qui détiendrait la Toison d'or, un cadeau d'Hermès. Atrée n'apporta aucune objection, car c'est à lui qu'Hermès avait fait cadeau de la toison d'or. Mais Thyeste fit preuve de ruse, car il avait réussi à convaincre Aéropé, l'épouse de son frère avec laquelle il entretenait une liaison, de lui donner la toison afin qu'il soit élu roi. Cependant, Zeus, qui ne voulait pas qu'une telle injustice se réalise, conseilla à Atrée de parier avec Thyeste que le lendemain le soleil se lèverait à l'ouest. Thyeste accepta le pari et le jour suivant, sur la volonté du dieu, le soleil changea sa trajectoire. Lorsqu'Atrée découvrit la relation secrète qui existait entre son épouse et son frère, il concocta une vengeance horrible.
Il convia son frère à une soi-disant réconciliation et lors du repas il lui servit les chairs cuisinées de ses enfants, qu'il avait tués et démembrés. Lorsque le repas fut terminé il lui révéla la vérité. Rempli d'indignation par l'horreur et la cruauté de cette vengeance, Thyeste renversa la table et jeta la malédiction sur les Atrides. Le “banquet de Thyeste” est resté dans les mémoires comme le récit le plus monstrueux et le plus inouï.
Thyeste voulut répliquer au mal que lui avait causé son frère. La prophétie du devin lui indiqua que s'il obtenait un enfant de sa propre fille, il serait le vengeur des Atrides. Pélopia, sa fille, de sa propre volonté (ou sans celle-ci, mais en raison de l'ivresse de son père), s'unit avec son père. De cette liaison incestueuse naquit Egisthe, qui dès qu'il grandit tua Atrée et fit monter son père sur le trône de Mycènes.


Les enfants d'Atrée :

Les enfants d'Atrée, Agamemnon et Ménélas, à la mort de leur père s'enfuirent à Sicyone. Plus tard, Tyndare, le père des Dioscures, de Clytemnestre et d'Hélène, soutint Agamemnon et récupéra le trône qui lui appartenait. Thyeste et son fils Egisthe furent exilés et Agamemnon épousa Clytemnestre une fois qu'elle eut tué son premier époux, Tantale, qui était le fils de Thyeste. De l'union de Clytemnestre et d'Agamemnon naquirent Iphigénie, Electre et Chrysothémis ainsi qu'un fils, Oreste. Ménélas épousa la Belle Hélène et ils régnèrent sur Sparte.