Olympie
Son histoire :
Olympie, village de la Grèce, au pied du mont Kronion, au nord-ouest du Péloponnèse (Élide), qui s'est développé à proximité des ruines du célèbre sanctuaire voué au culte de Zeus Olympien.
Grand centre religieux de la Grèce antique, l'un des quatre sanctuaires panhelléniques, Olympie vit la prédominance du culte de Zeus après l'arrivée des Doriens (début du Ier millénaire av. J.-C.). Les anciens Grecs situaient en effet à Olympie la victoire de Zeus en lutte contre son père Cronos. À ce premier mythe s'ajoute cependant un second, celui de Pélops, fils de Tantale. Onomanos, roi de Pisa, en Élide, savait par un oracle qu'il serait tué par son gendre. Aussi imposait-il aux prétendants de sa fille Hippodamie de disputer avec lui une course de chars où le vaincu était exécuté. Comme il possédait une paire de juments que le dieu Arès en personne lui avait offertes et qui étaient douées d'une rapidité surnaturelle, il sortait toujours vainqueur de ce concours, et douze prétendants avaient déjà payé leur audace de leur vie lorsque Pélops, chef des Achéens, se présenta. Il séduisit le cocher d'Onomanos, Myrtilos, qui s'arrangea pour qu'une roue du char de son maître se détachât du moyeu durant la course. D'après une autre version de ce mythe, Pélops ensorcela par un maléfice les chevaux d'Onomanos qui s'emballèrent et se précipitèrent dans un ravin. Pélops, vainqueur, tua le roi et conquit ainsi à la fois la main d'Hippodamie et la souveraineté de Pisa.
Plus tard, Héraclès aurait organisé à Olympie les premiers Jeux en l'honneur de Pélops. C'est cet ensemble de mythes que l'ensemble des cités grecques décidèrent de célébrer à partir de 776 av. J.-C. en instaurant les jeux Olympiques. L'administration du sanctuaire et la présidence des Jeux furent d'abord assumées par la cité de Pisa, au nom de la confédération des seize villes d'Élide. En 471 av. J.-C., Pisa perdit cette fonction au profit d'Élis, qui fut alors reconnue suzeraine d'Olympie grâce à l'appui de Sparte. Les démêlés d'Élis avec ses voisins d'Arcadie et même avec Sparte, au cours des V e et IV e siècles av. J.-C., n'empêchèrent jamais la célébration régulières des fêtes.
Gouvernée par des princes habiles, la cité sacrée d'Olympie se constitua peu à peu grâce à la générosité d'une clientèle de villes et de princes. Les fêtes périodiques qui accompagnaient la célébration des cultes firent de ce lieu le rendez-vous de tout le monde grec, où, à la faveur d'une trêve sacrée, les différentes cités oubliaient un instant leurs discordes et l'hellénisme prenait conscience de son unité.
Enrichi de nombreux monuments et offrandes par la dévotion des fidèles, le sanctuaire - qui connut son apogée aux VI e et V e s. av. J.-C. - devint un véritable musée où chaque peuple grec retrouvait les souvenirs et les archives de son histoire. Olympie fit même fonction de centre diplomatique où se réglaient les affaires des particuliers et des États. La célébrité des concours, la solennité de la foire tenue dans le voisinage du sanctuaire, maintinrent jusqu'au déclin du monde païen la tradition du pèlerinage olympique et en firent un congrès cosmopolite d'amateurs et de curieux.
En 342 av. J.-C., le sanctuaire passa sous l'autorité des Macédoniens, puis, au II e s. av. J.-C., sous celle des Romains. Olympie, dont le déclin était alors incontestable, connut encore un dernier éclat avec les largesses des souverains hellénistiques (Philippe II fit construire le Philippeion) et des empereurs romains ( Néron et Hadrien), mais après le III e siècle, le site n'eut plus aucun rôle politique ou religieux. La foule accourait aux fêtes, curieuse, mais sceptique et irrespectueuse. Les Jeux furent arrêtés en 394 et les sanctuaires fermés (édit de Théodose Ier); après la destruction des temples païens ordonnée par Théodose II (426) le site, en ruines, fut abandonné.
A voir :
Le site archéologique: à 300m à l’est du village. Allez-y dès l’ouverture pour profiter du calme et de la fraîcheur. Ne vous faites pas d’illusions, le Site est très ruiné parce qu’il fut utilisé comme carrière.
Le gymnase: 1 vestige face à l’entrée, Il n’en Subsiste pas grand-chose.
La palestre: touchant le gymnase et de forme carrée; il ne reste pratique ment que la double colonnade du portique. Salle d’entraînement des athlètes, on les y enduisait d’huile et on les y massait. Traverser ensuite la palestre pour atteindre.
L’atelier de Phidias: bâtiment en briques, aux murs parmi les mieux conservés du site. Ici, le célèbre sculpteur réalisa la statue de Zeus qui régnait sur les jeux. Elle était considérée comme l’une des Sept Merveilles du monde. Elle fut emportée à Constantinople puis détruite.
Le leonidaion: grand bâtiment carré qui servait d’hébergement aux athlètes. On distingue assez bien les chambres avec, au centre de l’édifice, un bassin circulaire. Ensuite, tournez à gauche et empruntez la voie romaine qui mène au temple de Zeus.
Le temple de Zeus: le bâtiment le plus intéressant du site. La masse des colonnes éboulées par un tremblement de terre est particulièrement imposante. A l’intérieur se dressait la statue géante de Zeus, sculptée par Phidias.
Le temple d’Héra: petit édifice au nord du temple de Zeus et au pied d’une colline. En haut des colonnes, les chapiteaux sont en forme de galette, un style très archaïque dans l’art grec.
L’exèdre d’Hérode Atticus: édifice d’Héra. De style romain, elle fut bâtie pour recueillir les eaux.
Le stade: l’accès se faisait par un couloir jadis couvert. Long de 192 m, un talus doucement incliné permettait d’accueillir 20000 spectateurs... uniquement des hommes. On avait sa pudeur, puisque les athlètes étaient nus. Au sud, les ruines de la tribune où se trouvait le jury. Sur toute la largeur du stade, on remarque très bien la ligne de départ.
Le musée: en face du site archéologique, de l’autre côté de la route. Ouvert de 12h à 18h le lundi; de 8h à 19h du mardi au vendredi; de 8h 3Oà 16h30 les samedi, dimanche et fêtes (à vérifier). Fermé les 25 et 26 décembre, le 1 janvier, le 25 mars et à Pâques. Visite intéressante: il contient peu d’objets mais uniquement des pièces maîtresses.
Dans la grande salle, les deux énormes frontons (exceptionnels) du temple de Zeus. D’un côté Zeus, au centre, surveille le départ de la course de chars. De l’autre, les Centaures à corps de cheval sont ivres et tentent de kidnapper des femmes (qui se défendent sacrément). Il y a aussi une maquette du site et une belle collection de figurines de bronze.
Dans une autre salle, un groupe en terre cuite représente Zeus enlevant Ganymède. Superbe mosaïque: Poséidon, son char avec quatre chevaux. Le clou du musée reste le célèbre Hermès de Praxitèle (340 av. J.-C.). Chef- d’oeuvre de l’art grec. Remarquez la perfection dans le poli du marbre et dans les proportions du corps.
Le musée des Jeux Olympiques: dans le centre, vers le haut du village. Ouvert de 8 h à 15h (16h30 le dimanche). Intéressera surtout les sportifs et les lecteurs de L’Equipe. Ce bâtiment rassemble des documents, photos et médailles sur les jeux Olympiques modernes, depuis les premiers de 1896, organisés à Athènes par Pierre de Coubertin. Ne manquez pas la photo de Jesse Owens, le prodige noir, qui rendit Hitler furieux aux jeux de 1936 à Berlin. Une constatation pour terminer: les vitrines des jeux les plus récents sont rem plies de gadgets, mascottes et attrape-nigauds. Les jeux Olympiques glissent progressivement vers le mercantilisme. Pierre de Coubertin doit en être tout retourné dans sa tombe.